viernes, 10 de julio de 2015

Tsipras serait-il sérieux ?

Ce que propose Athènes à ses créanciers

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters |
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Les dirigeants grecs, notamment le premier ministre, Alexis Tsipras, et son nouveau ministre des finances, Euclide Tsakalotos, avaient jusqu’à minuit, jeudi 9 juillet, pour remettre leurs nouvelles propositions de réforme en vue d’un accord avec leurs créanciers européens et internationaux. Peu après 22 heures, l’Eurogroupe a accusé réception du nouveau document. Dans ce texte de 13 pages intitulé « Actions prioritaires et engagements », la Grèce s'engage à adopter la plupart des mesures proposées par les créanciers le 26 juin, qu'Athènes avait alors rejetées en annonçant la tenue d'un référendum.

En échange des nouveaux efforts consentis, qui devraient permettre 13 milliards d’euros d’économie sur trois ans, Athènes réclame un financement de 53,5 milliards d'euros pour couvrir les obligations liées à sa dette jusqu'en 2018. Le gouvernement de la gauche radicale veut aussi que ses créanciers revoient les objectifs en matière d'excédent primaire pour les quatre prochaines années et un « reprofilage » de la dette à long terme. Selon le texte des propositions publié par le gouvernement grec, la Grèce souhaite une solution « pour régler » son énorme dette publique, à 180 % du PIB, ainsi qu'un « paquet de 35 milliards d’euros » consacré à la croissance.

Le Parlement grec doit se prononcer par un vote sur ces propositions dès vendredi afin de permettre ou non au gouvernement de négocier ce paquet de réformes. Le débat au Parlement débutera à 13 h, heure française. Les propositions de réformes de la Grèce seront étudiées par les créanciers ce vendredi, puis soumises samedi aux ministres des finances de la zone euro, avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l'UE convoqué dimanche à Bruxelles.
  • Réforme de la TVA
Les nouvelles propositions acceptent un taux normal de TVA à 23 %, notamment dans la restauration (qui jusqu’ici était à 13 %). Un taux réduit à 13 % serait maintenu pour les produits de base, l'électricité et les hôtels, et à 6 % pour les médicaments, livres et places de théâtre. La hausse de la TVA était la pomme de discorde entre Athènes et ses créanciers pendant ces derniers mois de longues négociations.
  • Réforme des retraites
S'agissant des retraites, Athènes propose de réduire les départs anticipés. Pour cela, le gouvernement compte sur un système de pénalités. Concernant l'âge du départ à la retraite, il est fixé à 67 ans ou 62 ans avec 40 ans de travail et sera relevé graduellement d'ici à 2022.
Longtemps opposé à la suppression de l’EKAS, une allocation complémentaire pour les petites retraites, le gouvernement accepte de la réduire progressivement jusqu’à ce qu’elle disparaisse en 2019.

 


Queue devant un distributeur dans les rues d'Athènes, le 9 juillet.

  • Une fiscalité accrue
Le gouvernement grec accepte de limiter la hausse de la taxe sur les sociétés de 26 à 28 % comme le souhaitent les créanciers, renonçant à la porter à 29 %. Les propositions prévoient également de relever immédiatement les taxes sur les produits de luxe et la publicité à la télévision. Les agriculteurs devraient subir ces nouvelles mesures d'austérité, avec notamment une baisse des subventions sur le diesel.

 
Le gouvernement propose la suppression des avantages fiscaux pour les îles (soit la réduction de 30 % de la TVA appliquée depuis plusieurs années), à commencer par les îles les plus riches et touristiques, comme le souhaitaient les créanciers. Cette suppression va commencer en octobre et sera faite graduellement pour s'achever d'ici la fin 2016, précise le texte.
  • Privatisations
Les privatisations d’entreprises publiques vont être relancées. Les aéroports régionaux et les ports du Pirée et de Thessalonique sont aussi concernés. Lors de son arrivée au pourvoir Alexis Tsipras avait gelé celles-ci.
 
  • Des coupes dans le budget de la défense
La Grèce propose de tailler dans le budget de sa défense, avec des coupes de 300 millions d'euros en deux ans. Il s'agit d'économiser 100 millions d'euros en 2015 et 200 millions d'euros en 2016. Les créanciers suggéraient, eux, une baisse de 400 millions.

  • Déréglementation de certaines professions
Des réformes pour la déréglementation de certaines professions (ingénieurs, notaires) et du secteur du tourisme sont également prévues.