viernes, 31 de agosto de 2012

BAN KI - MOON DÉFIE LA TÉOCRATIE IRANIENNE

A Téhéran, Ban Ki-Moon défie le Guide suprême de l´Iran

 
En marge du sommet, Ban Ki Moon rencontra le Guide et  Ahmadinejad.  
Photo publiée sur le compte Instagram du Guide.
Jeudi 30 août, Ban Ki-Moon,  le secrétaire général des Nations unies, qui s'exprimait au 16e sommet des pays non-alignés à Téhéran, a vivement critiqué l'attitude des pays qui dénient le droit d'Israël à exister, ainsi que ceux qui décrivent l'Etat d'hébreu en des "termes racistes".  

Sans citer de noms, M. Ban visait explicitement le Guide suprême Ali Khamenei et le président Mahmoud Ahmadinejad, tous deux présents dans l'assemblée. Une telle attaque est inédite en Iran, où la moindre critique du Guide est interdite.
Sur le programme nucléaire iranien, Ban Ki-Moon a demandé à Téhéran d'entreprendre des mesures nécessaires afin de rétablir "la confiance sur la nature de son programme atomique". Le secrétaire général des Nations unies a également appelé l'Iran à se conformer davantage aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et à coopérer davantage avec l'Agence internationale de l’énergie atomique (l'AIEA).

En marge du sommet des non-alignés à Téhéran, le secrétaire général de l'ONU a rencontré le Guide et le président Ahmadinejad.

A l'Université du ministère des affaires étrangères à Téhéran, où il a donné un discours, Ban Ki-Moon a dit qu'il était important que la voix des Iraniens soit entendue lors des prochaines élections présidentielles, qui devront avoir lieu en 2013. Les dernières élections, tenues en juin 2009, ayant vu la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, ont suscité un vaste mouvement de contestation en Iran. Ban Ki-Moon aurait également abordé, pendant ses rencontres avec les autorités iraniennes, la question des droits de l'homme dans le pays et demandé la libération des leaders d'opposition, défenseurs des droits de l'homme, journalistes et activistes sociaux. Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, candidats réformateurs à la présidentielle de juin 2009, sont assignés à résidence depuis février 2011.

Les déclarations de M. Ban Ki-Moon succèdent à celles de Mohamed Morsi, président égyptien, qui a vivement critiqué le régime "oppressif" syrien le 30 août, des propos qui ont été soit censurés, soit falsifiés par les médias iraniens.

Alors que les critiques affluent sur les sites conservateurs à propos des déclarations de Ban Ki-Moon et celles de Morsi, Mohammad-Javad Larijani, en charge des droits de l'homme à la tête du système judiciaire iranien, a annoncé que la République islamique a fait preuve de "tolérance". "Nous ne sommes pas contre l'expression d'opinion des autres et croyons que personne ne doit imposer son point de vue aux autres", a-t-il ajouté le 31 août.
Assal Reza