A Téhéran, Ban Ki-Moon défie le Guide suprême de l´Iran
Jeudi 30 août, Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations unies, qui s'exprimait au 16e
sommet des pays non-alignés à Téhéran, a vivement critiqué l'attitude
des pays qui dénient le droit d'Israël à exister, ainsi que ceux qui
décrivent l'Etat d'hébreu en des "termes racistes".
Sans citer de noms, M. Ban visait explicitement le Guide suprême Ali Khamenei et le président Mahmoud Ahmadinejad, tous deux présents dans l'assemblée. Une telle attaque est inédite en Iran, où la moindre critique du Guide est interdite.
Sans citer de noms, M. Ban visait explicitement le Guide suprême Ali Khamenei et le président Mahmoud Ahmadinejad, tous deux présents dans l'assemblée. Une telle attaque est inédite en Iran, où la moindre critique du Guide est interdite.
Sur le programme nucléaire iranien, Ban Ki-Moon a demandé à Téhéran d'entreprendre des mesures nécessaires afin de rétablir "la confiance sur la nature de son programme atomique".
Le secrétaire général des Nations unies a également appelé l'Iran à se
conformer davantage aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité
et à coopérer davantage avec l'Agence internationale
de l’énergie atomique (l'AIEA).
En marge du sommet des non-alignés à Téhéran, le secrétaire général de l'ONU a rencontré le Guide et le président Ahmadinejad.
A l'Université du ministère des affaires étrangères à Téhéran, où il a
donné un discours, Ban Ki-Moon a dit qu'il était important que la voix
des Iraniens soit entendue lors des prochaines élections
présidentielles, qui devront avoir lieu en 2013. Les dernières
élections, tenues en juin 2009, ayant vu la réélection de Mahmoud
Ahmadinejad, ont suscité un vaste mouvement de contestation en Iran. Ban
Ki-Moon aurait également abordé, pendant ses rencontres avec les
autorités iraniennes, la question des droits de l'homme dans le pays et
demandé la libération des leaders d'opposition, défenseurs des droits de
l'homme, journalistes et activistes sociaux. Mir Hossein Moussavi et
Mehdi Karoubi, candidats réformateurs à la présidentielle de juin 2009,
sont assignés à résidence depuis février 2011.
Les déclarations de M. Ban Ki-Moon succèdent à celles de Mohamed Morsi, président égyptien, qui a vivement critiqué le régime "oppressif" syrien le 30 août, des propos qui ont été soit censurés, soit falsifiés par les médias iraniens.
Alors que les critiques affluent sur les sites conservateurs à propos des déclarations de Ban Ki-Moon et celles de Morsi, Mohammad-Javad Larijani,
en charge des droits de l'homme à la tête du
système judiciaire iranien, a annoncé que la République islamique a fait
preuve de "tolérance". "Nous ne sommes pas contre
l'expression d'opinion des autres et croyons que personne ne doit
imposer son point de vue aux autres", a-t-il ajouté le 31 août.
Assal Reza
31 août 2012
Plus d´info en espagnol de El País de Madrid sur la politique internationale iranienne.