"Manipulation du Libor : l'ex-patron de Barclays admet "des erreurs"
¿Les lecteurs se rappellent-ils du film "Inside Job? (http://jbonillasaus.blogspot.com/2011/05/inside-job-una-mala-pelicula-que-ud.html) C´était la versión USA. Hier, nous avons entendu la version britannique de comment on fait pour voler les clients.
"Au lendemain de sa démission, l'ex-patron de la banque Barclays Bob Diamond s'explique, mercredi 4 juillet, devant la commission du Trésor du Parlement britannique sur le scandale des manipulations du taux interbancaire Libor entre 2005 et 2009" .
"Il y a eu clairement des erreurs, (...) des comportements répréhensibles", a déclaré M. Diamond en ouverture de son audition, s'inquiétant du coup porté à l'image de Barclays à cause d'un "groupe de traders au comportement répréhensible".
Par ailleurs, cette audition a pour objectif d'éclairer le rôle des
autorités réglementaires et du gouvernement travailliste – au pouvoir au moment des faits – dans cette affaire. Barclays a en effet révélé mercredi une discussion téléphonique entre M. Diamond et Paul Trucker, l'un des vice-gouverneurs de la Banque d`Angleterre au moment de la crise financière de 2008.
Certains dirigeants au sein de la banque ont interprété les propos de M. Tucker comme un encouragement abaisser
les taux interbancaires du Libor. Cette pratique aurait ainsi permis à
la banque d'apparaître en meilleure santé financière qu'elle ne l'était
en réalité.
"AUCUNE PREUVE"
De son côté, Alistair Darling, ministre des finances dans le gouvernement travailliste entre 2007 et 2010, a déjà démenti avoir eu connaissance de ces pratiques ou les avoir favorisées. "L'idée que quelqu'un au Trésor aurait demandé à la Banque d'Angleterre de faire
quelque chose d'incorrect... il n'y a absolument aucune preuve de cela,
cela aurait été impardonnable et je ne crois pas que cela se soit
passé", a assuré M. Darling sur la chaîne Channel 4.
En revanche, pour Times, "il paraît improbable que M. Diamond, son président et le directeur des opérations soient les seuls à voir leurs carrières entachées par cet épisode", estime le quotidien dans son éditorial, allant même jusqu'à écrire que "le scandale menace d' engloutir non seulement la City mais aussi les autorités".
Le scandale a éclaté mercredi dernier, lorsque Barclays a révélé qu'elle allait payer au total l'équivalent de 290 millions de livres - soit environ 360 millions d'euros - pour mettre
fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain dans une
affaire de manipulation du taux interbancaire britannique, Libor, et
européen, Euribor, entre 2005 et 2009. Ces taux interbancaires
définissent le prix auquel les banques se prêtent de l'argent mais
aussi, indirectement, ceux des crédits aux ménages et aux entreprises.
DÉMISSIONS EN CASCADE
Le directeur général de Barclays,Bob Diamond,
a annoncé sa démission mardi, suivi un peu plus tard par le directeur
des opérations, Jerry del Missier, laissant à la banque la tâche
difficile de leur trouver des successeurs. "La pression extérieure sur Barclays a atteint un niveau qui risquait de porter atteinte à l'entreprise et je ne pouvais pas laisser cela arriver", a expliqué M. Diamond pour expliquer son départ surprise avec effet immédiat.
Dennis Berman and David Reilly, journalistes au Wall Street Journal, reviennent sur le scandale qui a provoqué la démission des dirigeants de Barclays.
Mais Barclays n'est pas la seule banque incriminée. D'autres banques, comme Royal Bank of Scotland , sont incriminées dans cette affaire, laissant penser
que le scandale promet de s'étendre au fil des enquêtes. En plus du
volet réglementaire, les autorités britanniques envisagent également des
poursuites pénales contre les banquiers concernés.
Par ailleurs, le premier ministre, David Cameron, a annoncé lundi une commission d' enquete parlementaire - qu'il espère "rapide et concluante" - pour faire la lumière sur ce "scandale révoltant".
Selon lui, "il est scandaleux, franchement, que les propriétaires de logements risquent de payer davantage pour rembourser leur emprunt, que des petites entreprises risquent de payer des taux d'intérêts plus élevés en raison d'activités immorales et probablement illégales à la City". "Les gens veulent être sûrs que la délinquance dans nos banques, dans nos services financiers, fera l'objet de poursuites et sera punie de la même façon que la délinquance de rue", a-t-il ajouté."