BLOG: NOUVELLES D´ IRAN
17 septembre 2012
Iran : le patron des gardiens de la révolution reconnaît avoir des hommes à Damas
Le commandant en chef des gardiens de la révolution (pasdaran), le
général Mohammad-Ali Jafari, a affirmé, dimanche 16 septembre, que des
militaires iraniens, membres de la force d'intervention à l'étranger
Al-Qods, étaient présents en Syrie, sans être impliqués dans des actions
militaires. M. Jafari est ainsi le plus haut gradé à Téhéran à
confirmer la présence de militaires iraniens auprès du régime Assad,
alors que l'armée de ce dernier est engagée dans une féroce et longue
répression depuis mars 2011.
"La force Al-Qods a été formée pour soutenir les peuples opprimés
mais surtout les musulmans. Depuis des années, certains membres
d'Al-Qods sont présents en Syrie et au Liban, mais cela ne veut pas dire
que notre présence est militaire", a affirmé Jafari à Téhéran,
selon l'agence officielle Isna.
Des membres de cette force, créée en
1979 pour être le bras armé de la révolution iranienne à l'étranger, ont
aidé à la création du Hezbollah libanais. Durant la guerre civile en
Irak, les Etats-Unis ont accusé la force Al-Qods d'armer et d’entraîner
des miliciens chiites du pays. Or, s'ils ne s'adonnent pas à des
activités militaires en Syrie, que font ces soldats ?
"Nous fournissons des conseils et des avis à la Syrie qui est considérée comme l'axe de résistance [contre Israël], comme l'a souligné le Guide suprême, et l'Iran est fière de cette aide," a précisé le général Jafari. "Les
pasdaran [l'armée idéologique iranienne, dont dépend la force Al-Qods]
fournissent également des aides économiques mais ils n'ont pas de
présence militaire [en Syrie], alors que certains pays ne ménagent pas
leurs efforts pour soutenir la terreur dans ce pays".
Des combattants rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) disent avoir
reçu des armes et de l'argent du Qatar et d'Arabie Saoudite, bien que
ces deux pays soient restés discrets sur le détail et l'ampleur de ces
livraisons. L'Iran, le Hezbollah et la Turquie nient avoir envoyé des
armes.
Les Etats-Unis, eux, accusent l'Iran d'aider directement son allié syrien, en formant notamment les supplétif de l'armée, les miliciens shabiha, sur le modèle des bassidjis iraniens. Signe possible de cette aide : début août, 48 Iraniens avaient été kidnappés en Syrie,
alors qu'ils voyageaient en bus en direction de Damas. Le gouvernement
iranien avait d'abord affirmé qu'il s'agissait de pèlerins, avant de
concéder que certains d'entre eux étaient des gardiens de la révolution à
la retraite.
A quoi sert au général Jafari de rappeler aujourd'hui la présence de
soldats iraniens chez l'allié Syrien ? Le haut-gradé fournit un indice
lorsqu'il met en garde contre une éventuelle intervention étrangère
directe en Syrie. En ce cas, Jafari précise que l'Iran ne répondrait
pas nécessairement par les armes en invoquant le traité de défense
mutuelle signé par les deux pays en juin 2006, qui renforçait la vieille
alliance nouée en 1980 : "Cela dépendra des circonstances", dit-il selon Fars News. Il précise cependant que défendre la Syrie "est une question d'honneur" pour son pays.
Le président libanais demande officiellement des explications
Le président de la République libanaise, Michel Sleimane, a réclamé
lundi officiellement des explications de la part de l'Iran après
l'annonce du général Jafari, qui faisait mention de militaires iraniens
au Liban comme en Syrie. C'est la première fois que le pays, divisé
entre un camp soutenu par la Syrie et l'Iran et un autre appuyé par les
pays occidentaux, fait une telle demande auprès de Téhéran.
Dimanche, le général Jafari avait également évoqué une éventuelle intervention du Hezbollah en Syrie : "la décision du Hezbollah libanais d'aider ou non la Syrie est indépendante de nous et elle ne revient qu'à lui seul." "Alors
que les forces armées syriennes ont été au Liban pour la sécurité de ce
pays jusqu'à il y a quelques années, il est normal que le peuple et le
gouvernement libanais portent secours à la Syrie, si elle en a besoin,
mais l'Iran n'est pas intervenu pas dans cette affaire", a-t-il précisé.
Louis Imbert et Assal Reza
REFLEXION
Cette nouvelle publiée par le Blog “Nouvelles de l´Iran” de “LE MONDE”, réclame un commentaire formel sur la responsabilité de la Russie et de la Chine dans les événements qui se déroulent en Syrie. Nous savions depuis plus d´un mois de la présence de militaires iraniens en Syrie qui luttent du coté du gouvernment Assad quand un groupe de ces iraniens ont été kidnappés par des combattants de l´ Armée Libre de Syrie. Maintenant le Géneral Mohammad-Ali Jafari déclare ouvertement cette intervention.
Au Conseil de Securité, cependant, ces deux puissances ont réussi jusqu´à aujourd´hui à interdire toute intervention militaire dans une guerre sanglante que le Président Bachar el Assad mène au moins contre une partie importante de son peuple. Mais ces mêmes puissances ne soufflent pas un mot sur la présence des militaires iraniens qui, de toute évidence fournissent des armes, (ce qui se fait aussi de l´autre coté) mais en même temps de la logistique et DES SOLDATS qui combattent du coté du régime. Quelle est donc la logique? Elle est claire: la Russie et la Chine sont en train d´interdire “toute” intervention en Syrie sauf celle qu´elles considèrent bénéfique pour leur allié. Ni la Turquie, ni les autres pays arabes, ni la Ligue Arabe et, évidemment, encore moins les puissances occidentales, peuvent évoquer même une intervention humanitaire tandis que les deux pays pro-régime syrien couvrent une intervention militaire iranienne ouverte de soutien à Bachar el Assad.
Si ceci n´était pas encore assez clair, maintenant le Hizbollah, la sucursale terroriste iranienne en territoire libanais et également intégré partiellement par des militaires iraniens, s´apprète à déclencher la guerre au sein même du Liban.
Tout indique que les conditions sont de plus en plus claires pour la formation d´une large coalition internationale qu´avec la Ligue Arabe en tête, les pays arabes et les puissances occidentales qui veuillent y participer en support, prennent toutes les mesures économiques, politiques et militaires pour arrêter la folie de ces quatres malfrats internationaux, la Russie, la Chine, l´Iran et ce qui reste de la Syrie. Il est grand temps.
Javier Bonilla Saus