LA GUERRE ET LA BEAUTÉ
“Samouraï, armure du guerrier“
Exposition “Samouraï, armure du guerrier“ au Musée du Quai Branly, à Paris du 8 novembre au 29 janvier 2012. D.R.
Si la peinture, la sculpture et plusiers genres de production des arts plastiques ont prit, depuis toujours, la guerre comme un sujet hautemente privilégié d´élaboration, ceci ne veut pas dire que l´activité guerrière en elle meme se soit particulièrement préocupée de travailler et de choisir une esthétique qui lui soit spécifique. En d´autres termes, si les artistes ont, depuis toujours, regardé, aménagé et reproduit la guerre dans tous les détails, très rarement, les ”bellatores” se sont penchés sur la dimention esthétique de leur activité.
En fait, dans notre temps, nous ne sommes nullement habitués à mettre en rapport la guerre avec l´expérience de la beauté. Tout au contraire, s´il est vrai que les guerres de toutes les époques historiques renvoient à des estéthiques particulières, très rarement l´approche estéthique des guerriers ou des armées c´est penchée consciemment sur elle meme. Ceci n´est pas très difficile à expliquer dans le cadre strict de la rationalité moderne. C´est l´utilité, l´éfficacité, le pouvoir d´offenser, de protegér ou la capacité de tromper l´ennemi, ce qui devient le critère recteur de la production des ”objets de la guerre”.
Ce n´est donc pas par hasard si cette merveilleuse exposition des engins guerriers du Japon se tient au Musée du Quai Branly. Exception faite de la ”corrida” espagnole, pour reconcilier beauté et mise à mort, élégance et combat, originalité plastique et pure volonté de préeminence, il faut voyager bien avant l´éclosion de la modernité. C´est au sein des societés primitives ou bien dans les cultures où la rationalité n´a qu´un role très secondaire, (comme c´est le cas du Moyen Age européen ou des féodalismes japonnais) et que la guerre est fortemente ritualisée et, par conséquent, elle s´accompagne d´une veritable formalité semiotique qui ouvre la porte à l´élaboration des armes, des armures, des parures, des engins plus à titre de symboles qu´en tant que simples objets ”pour la guerre“. Ce n´est qu´a ce moment, qu´une arme peut devenir une oeuvre d´art.