jueves, 8 de marzo de 2012

¿UNE NOUVELLE “COURSE AUX ARMEMENTS” ?


UN RAFALE AU DÉCOLLAGE

 
¿UNE NOUVELLE “COURSE AUX ARMEMENTS” ?


Si on pose la question aujourd´hui aux spécialistes internationaux sur quel est le pays qui est, en ce moment, en train de faire l´effort militaire le plus important et qui risque de devenir le plus dangeureux pour l´équilibre mondial, il y a des fortes chances qu´un bon nombre d´entre eux finisse par répondre l´Iran. Même si la réponse n´est pas totalement fausse (Iran est, effectivement, un danger croissant), elle est tellement limitée et partielle (car elle dépend en bonne mesure de la sur-exposition claironnée de l´éffort nucléaire iranien) qu´elle finît par être incapable de fournir une vision d´ensemble des multiples et complexes mouvements qui se réalisent vers l´obtention de nouveaux armements de la part d´un grand nombre de pays. 

Hélàs, comme il est le cas presque toujours en politique internationale, les réponses faciles, claires et nettes, ont plutot tendance à ignorer la complexité d´une réalité qui résiste toute simplification. 

Il y a déjà un bon moment que nous avons appris que le Brésil de l´encore president Lula da Silva, discutait sérieusement l´achat de sous-marins atomiques probablement d´origine française et laissait la porte ouverte, au gouvernement Rousseff, pour l´achât d´avions de combat de la même provenance. Il y a quelques semaines, l´Inde annoncait l´achât de plusieurs dizaines d´avions Rafale et, pratiquemente en même temps, des pays como la Russie ou la Chine annonçaient une forte augmentation de leurs budgets militaires. Bien sûr que la Russie et la Chine sont les cas les plus voyants: mais, si l´on regarde d´un peu plus près, on trouvera dans la liste des ”gros acheteurs” non seulement le Brésil et l´ Inde, il y a l´ Afrique du Sud, la Turquie, l´Iran et bien d´autres. Même en Amérique Latine, des pays de taille moyenne et petite, (et pas forcément le paranoiaque Vénézuela), s´affairent plus ou moins discrétement dans l´achat de nouveaux armements.

Mais ¿qu´est ce qui leur arrrive? La Guerre Froide est finie, le fondamentalisme islamiste se combat avec des moyens plus subtils que des sous-marins atomiques et, a part les conflicts régionaux que  nous connaissons bien ¿pourquoi tout ce monde s´empresse-t-il autour des armements?

Si le diagnostique est relativement facile à faire de manière résumée: une bonne partie des pays du monde sont en train d´investir fortement dans l´achat d´armes très modernes et sofistiquées, l´explication de cette tendance est peut être plus complexe et, surtout, elle peut relever de raisons plus ou  moins généralesou plus ou moins spécifiques.

Il y a, tout d´abord, un fait évident qui autorise l´utilisation d´un premier argument général. Il y a très longtemps que la configuration de la conjoncture économique mondiale ne présente pas les caractéristiques actuelles. Tandis que les “pays riches“ sont en crise,  les “pays pauvres“ voient d´envoler leur croissance économique, leurs ressources financières se multiplier et la capacité budgétaire des Etats devenir de plus en plus forte.

Dans la mesure ou ni les EE.UU., ni l´Europe ou le Japon, peuvent se permettre une politique de dépenses publiques fortement centrées sur l´achat d´armement (leur équation financière, économique, sociale et politique le lui empeche), il n´est donc pas très surprenant que les grands acheteurs d´armes dans la conjoncture actuelle soient aujourd´hui ces “nouveaux riches des pays émergents” et que les grandes puissances soient très prudentes (¿le seront-elles vraiment?) dans l´éxécution des budgets militaires dans un futur immédiat. Mais si ce raisonnement explique ”the big picture”, il est, par contre, incapable de rendre compte de l´énorme diversité de raisons concrétes qui poussent les pays émergents à investir fortement dans les armes.

On pourrait commencer par nous poser des questions sur la Chine qui est, certainement, en ce moment, le pays qui dépense le deuxième budget militaire du monde, juste après celui des EE.UU. ¿Quelles sont ses motivations? Difficiles à resumer en tout cas. Si les ambitions finales de la Chine sont effectivemente “globales“ à longue échéance, aujourd´hui il serait plus réaliste de dire que l´“Empire du Milieu” est entêté à obtenir une claire prédominance en Asie. Et ceci n´est pas une entreprise facile.

Il y a, tout d´abord, un Japon étroitement allié aux EE.UU. qui ne donne pas le moindre signe de vouloir accepter un leadership purement chinois dans la région et qui continue à être une puissance industrielle de première ligne même si sa puissance militaire paye encore tribut à sa défaite de 1945.

Mais, en même temps, il y a l´Inde, une autre puissanee régionale qui est traditionnellement alliée à la Russie et qui s´essouffle de son coté, assez activement, à se doter d´une puissance militaire significative qui lui permette de controler, peut être pas l´ensemble de la région, mais, certainement, l´ensemble de l´Océan Indien.  Cet article n´est pas le lieu pour approfondir les complexités des tensiones régionales asiatiques jusqu´au moindre détail mais on ne peut même pas éviter de mentionner que le Vietnam, par exemple, même s´il reste militairement modeste face à la Chine, il n´est certainement pas un voisin docile et facile à gerer. Comme c´est aussi de cas de la démentielle Corée du Nord qui ne finit pas de prendre note que la Guerre Froide est finie depuis des décennies.

Une mention à part méritent les rapports entre la Chine et la Russie car il ne faut pas oublier que cette derniére, au delà de ses déclarations les plus courantes et de l´image reçue en Occident, est aussi une puissance asiatique à part entière. Et l´énorme différence entre la Russie et la Chine repose sur le fait que la première est, depuis longtemps, une véritable puissance dans la production d´armements. Il ne faut jamais oublier que si la pluspart des ambitieux mega-projets de dévéloppement des pays communistes finirent en catastrophes plus ou moins flagrantes, la logique de la Guerre Froide obligea implacablemente l´Union Soviétique à concentrer l´ensemble des capacités intelectuelles, culturelles et sociales de cet énorme pays dans la production d´armements. Cet effort, même en système socialiste, finit par produire quelques résultats acceptables. Ceci constitue donc un désavantage mayeur pour les aspirations chinoises de controle strict sur toute l´Asie. La Russie, toute diminuée qu´elle puisse paraître aujourd´hui, continue à être la propriétaire d´une industrie d´armements trés importante (bien que non pas très sophistiquée) et la Chine paysanne de l´ancien Mao est encore bien derriére le niveau de dévéloppement téchnologique de l´ancienne grande puissance de la Guerre Froide.

Le rapport étroit entre la Russie et les armements n´a donc pas besoin de démonstration mais ce qui est un fait nouveau qui mérite d´être mentionné à ce propos repose sur l´évidence que l´économie russe, basée sur l´exportation massive d´hydrocarbures dont les prix en dollars flambent depuis plusieures années, est en train de passer par l´une des périodes économiques les plus brillantes de son histoire.

Le mois dernier, STRATFOT Global Intelligent rapportait que la Russie était complètement récupérèe de la crise de 2008-2009, que son économie s´était agrandie à un rythme de 4.3% pour l´année 2011 et qu´elle ferait presque de même pour 2012. L´inflation russe est autour de 7 % et le déficit fiscal du pays pratiquement égal a 0. En d´autres termes: une economie blindée en fer si elle ne dépendait un peu trop des prix de l´émergie! La Russie possède donc aujourd´hui une masse de ressoures financiéres (propres ou potentiellement récupérables sur les marchés financiers) qui lui permettent d´investir massivement dans une profonde modernisation de son infrastructure de production de matériel militaire. Se sont des mauvaises nouvelles pour la Chine, des mauvaises nouvelles pour l´Europe et les EE.UU., et se sont des mauvaises nouvelles, aussi, pour la communauté internationale en général si on prend note, par exemple, de l`inadmissible attitude russe dans le conflict syrien.

Cependant, la Russie est, quand méme, un cas trés spécial. Son passé de grande puissance globale lui pose des défis très contraignants.

Bien que Vladimir Poutine vienne d´ utiliser pendant toute sa campagne éléctorale la rétorique d´une ”nouvelle Russie forte” et le culte de la fierté nationale russe retrouvée, dans le cas où le bouclier anti-missiles de l'OTAN soit effectivement déployé ”contre” la Russie (ce qui n´est certes pas le cas, pour le moment, comme nous le disions déjà le 9 juillet 2009 dans notre note editoriale de ”LETRAS INTERNACIONALES”), il n´est pas imaginable que la Russie possède, dans un délai raisonnable, les moyens technologiques pour pouvoir contracarrer ce déploiement. Même si le niveau d`augmentation du budget de la défense qui vient d´ëtre annoncé pour 2012 (de plus de 4% du PBI), peut paraître très important, l'état de dévéloppement de l'industrie russe d´armements ne permet pas de créer des nouveaux engins et des matériels suffisament performants pour contrecarrer la technologie occidentale en un delai de temps de moins d´une décénnie. Donc, si bien tout indique que la volonté russe est une volonté claire de peser, de plus en plus, dans l`arène militaire internationale, il ne faut pas oublier que el "gap" socioculturel et technologique qui était derrière l`éffondrement de l´URSS en 1989, est loin d´être colmaté. Ceci ne signifie pas, bien sûr, que la Russie ne soit pas l´un des plus dynamiques moteurs de ce nouveau marché des armements: elle le sera de plus en plus.

De son coté, le cas de l´Inde n´est pas facile à expliquer non plus. Comme le Japon, l'Inde est une grande puissance économique mais qui manque d´un système de défense et de sécurité suffisament confiable et dimensioné á l´ échelle de cette économie. En plus, l´Inde est, comme nous l´avons déjà signalé, devant de danger actuels, presents et réels. Non seulement il y a la Chine et la dispute sur Cachemire et le Tibet: il y a le long contentieux avec le Pakistan qui garde toute sa temperature et qui a une longue histoire d`affrontements derrière et, malheureusement, aussi, devant.

Comme le lecteur pourra voir, les sujets de conflits qui autorisent un fort accroissement d´une poussée vers l´achat de plus en plus d´armements ne manquent guère. Cependant, si l´ont réflechit sur l´ensemble des rapports de force à niveau mondial, on a un peu l´impression que le titre de notre article penche un peu vers un certain "alarmisme". ¿UNE NOUVELLE “COURSE AUX ARMEMENTS ?” semble una expression, à la fois, trop forte, et trop calqueé sur une problématique qui date de la Guerre Froide et qui est en large mesure dépassée.

Peut être, ce qui est derrière cette tentation de convoquer l`"alarmisme", c´est un autre aspect de la conjoncture actuelle. C´est que les Etats-Unis, qui restent la puissance la mieux armée et la plus dépensière en matière d'armements,  montre une tendance de plus en plus marquée à se désengager des grands conflits internationaux. Et cette tentation de retour vers le vieil réflexe aislationnista, risque de rendre les pays émergents un peut trop imaginatifs et, par conséquent, les gens plutôt nerveux......