POL POT
KHMER ROUGE: Just a bunch of murders - Une bande d´assassins - Una banda de asesinos
Les régimes communistes (et d´autres, bien sur) nous ont habitué à la terrible idée que le maniement de chiffres millonnaires pour compter les assassinats politiques fait partie de l ´"histoire normale". Les guerres d´antan, il est vrai, pouvaient être fort meurtrières, mais l´assassinat systématique de millions de personnes est une invention du XXème siècle dont Lénine, Staline et Hitler sont les parrains comme l´ a si bien montré Hannah Arendt dans son texte celèbre.
Mao Tsé Dong sera un élève avancé dont le chiffre exact des millions de morts qui lui appartiennent est un mystère soigneusemente gardé par la nouvelle Chine "capitaliste" construite sur ces, probablement, centaines de millions de vies gaspillées.
Mais il y a un cas très spécial dont le nombre de pertes humaines n´impressione plus tellement car, étant un petit pays et, en plus, faiblement peuplé, les morts causés par les Khmers Rouges au Cambodge (entre 1.700.000 et 2.000.000), ne font que piètre figure devant les chiffres que les "grands révolutionnaires" ont reussi à aligner.
Comme le lecteur ne manquera pas de savoir, le Tribunal des Nations Unies qui fonctionne actuellement à Phnom Penh avance dans la tâche du jugement des quelques responsables de la folie meurtrière cambodgienne qui ont pu être attrapés. Les trois responsables les plus importants, Khieu Samphan, Ieng Sary et Nuon Chea nient toute responsabilité. Le Tribunal, après avoir fini avec "Duch", le chef de Tuol Sleng ou "S 21", la principale prison qui fonctionnait dès 1975 et où étaient envoyés tous ceux dont la mort était déjà décidée, vient de commencer avec le jugement de Nuon Chea.
Cette entrée de notre blog est due au fait que, récemment, nous avons lu dans la presse internationale que Nuon Chea, l´un des lieutenants les plus proches de Pol Pot, venait de déclarer devant le Tribunal que "Les Khmers Rouges n´était pas des mauvaises gens, (ils) n´étaient pas des criminels" et que les assassinats amplement constatés par la Communauté internationale furent commis par les envahisseurs vietnamiens.
Bien qu´à la fin de cette entrée nous fournissons les links les plus intéressants au sujet de cette incroyable déclaration, nous voulons expréssement laisser ici le témoignage personnel du Cambodge que nous avons connu et où nous avons travaillé à la fin de l´année 1991, à quelques mois de la signature de la paíx, au mois de mars de cette année, à Paris.
Le bureau des Nations Unies á Phnom Penh (UNDP était l´agence operationnelle comme il est le cas partout dans le monde), pour lequel nous travaillames pour une période relativement courte, était en train de s´installer car le chargé de mission, un fonctionnaire français, connaisseur de l´Afrique, venait d´arriver quelques semaines auparavant. Avec lui, une secretaire de haut niveau, française aussi¨, et une Chargée de l´Administration du Sky Lanka. En arrivant a Phnom Penh, je fus des premiers fonctionnaires civils occidentaux des Nations Unies à y mettre les pieds depuis la fin de la guerre. J´ai éte informé qu´un Géneral suédois était aussi à Phnom Penh, mais je n´eu aucun contact avec lui pendant mon séjour.
Notre témoignage ici se limitera a reproduire ce qui m´a été dit et ce que j´ai pu voir directement pendant ma mission.
Le chauffeur que le bureau des Nations Unies m´avait assigné pour mes déplacements, aussi bien dans la capitale que dans les provinces du pays, était un jeune homme (qu´on appellera K pour des raisons de discrétion) qui parlait un français très acceptable. Il provenait de toute évidence d´une famille aisée (aprés quelques semaines de partager 10 à 12 heures de travail ensemble, il a avoué que son père était médecin avant la prise du pouvoir par les communistes et qu´il avait était fusillé par le Khmer rouge pour cette même raison). Il était, surtout au début de ma mission, quasiment en état “d´extase“ par le fait d´avoir trouvé un travail relativement stable, aux Nations Unies, et avec un étranger qui provenait d´un pays d´Amérique du Sud, appellé Uruguay, dont il connaissait vaguement quelques affaires liées au football. Il m´a questionné discrètemente sur la politique de mon pays. J´ai essayé de lui expliquer que, même si moi je ne l´étais pas, en Uruguay il y avait des citoyens libres qui se disait ”communistes”. Ceci causa un malaise dans notre rapport quotidien qui dura au moins deux ou trois jours.
De toute évidence mon apparition dans sa vie cotidienne, personnelle et familiale, était interpretée, dans une large mesure, comme un symptöme consistant, et quasi invraisemblable, de la véritable fin de l´horreur vécue pendant des années. D´aprés son témoignage, son frère fut également fusillé par le Khmer Rouge car une patrouille l´avait trouvé avec deux livres dans son cartable et une paire de lunettes ce qui constituait une preuve irréfutable du caractère impérialiste, corrompu et antipopulaire de l´individu. Il avait été éxécuté, dans la rue, tard un aprés midi, par la patrouille en plein milieu de la capitale sans le moindre jugement. Sa mère et lui (les deux autres enfants étaient encore petits) durent récuperer le corps de son frère le lendemain quand ils s´aperçurent de son absence, pendant la nuit, au domicile familial. Sa mère fut soudoyée pour pouvoir disposer du corps de son fils. Personnellement j´ai eu l´impression, devant le malaise de mon jeune chauffeur pendant son récit, que les exigences des ”revolutionnaires” du khmer rouge avec sa mère ne furent pas seulement de l´argent, mais j´ ai évité toute autre question à ce sujet.
Je pourrais reproduire, ici, une dizaine d´anécdotes plus au moins equivalentes. Fournies par l´administrateur du logement où les Nations Unies m´installèrent, par le propriétaire du “restaurant“ que je fréquentais, par les femmes de chambre ou de ménage qui s´occupérent de mes affaires, par les trois jeunes gens des ONG françaises qui étaient installées depuis au moins quelques mois dans le pays, par un ancien fonctionnaire colonial français, marié à une cambodgienne et miraculeusemente vivant aprés la période pol-potiste, par quelques hommes d´affaires indonésiens qui s´affairaient à être les premiers au moment de la previsible ouverture économique que approchait, par les pilotes russes qui vous enmenèrent dans un vol démentiel jusqu´au Siam Reap, au Nord du pays, etc.
Dans tous les cas, les cambodgiens et les étrangers présents dans le pays depuis un certain temps, voyaient l´invasion vietnamienne et la déroute des Khmers Rouges comme une véritable ”libération”.
De toutes maniéres il faut rappeller que le Vietnam de l´époque n´était qu`un régime staliniste de plus sauf que porteur d´une discipline que la bande de Pol Pot ne fut jamais capable d´imaginer. Il est vrai donc aussi que, dans mes multiples rapports de travail avec l´armée ”cambodgienne” de l´époque, je ne fut jamais très sûr si l´officier qui dialoguait avec moi était cambodgien ou vietnamien. Incapable de comprendre les différences culturelles relativemente subtiles pour un regard occidental, et s´agissant dans les deux cas de francophones utilisant un français aproximatif, nous étions bien conscients que les militaires vietnamients étaient présents partout car, et de fait, la guerre n´était pas complétement finie. Au nord du Siam Reap, vers la frontiére avec la Thailande, on écoutait réguliérement les échanges d´artillerie lourde entre les Khmers Rouges que se refusaient à deposer les armes et de, l´autre coté, l´armée vietnamo-cambodgienne et les soldats thais qui défendaient leur frontiére des khmers rouges en déroute.
Mais mëme en admettant que la présence vietamienne fut un empèchement important pour que les cambodgiens s´exprimèrent libremente, de toute évidence, l´unanimité des témoignages, le spectacle de la destruction matérielle systemátique du pays et les temoignages et documents postérieurement connus au monde entier sont irréfutables. L´arrivée des vietnamiens fut le début de la libération du Cambodge. Toutes les comprehensibles argumentations nationalistes contre cette présence étrangère furent rapidement laissées de côté. Nuon Chea ment délibéremente et il devra, lui et les quelques complices soumis à la justice internationale, être condamnés à la prison à vie.
Quelques links pourront ilustrer nos lecteurs des raisons de nos certitudes:
Bien qu´à la fin de cette entrée nous fournissons les links les plus intéressants au sujet de cette incroyable déclaration, nous voulons expréssement laisser ici le témoignage personnel du Cambodge que nous avons connu et où nous avons travaillé à la fin de l´année 1991, à quelques mois de la signature de la paíx, au mois de mars de cette année, à Paris.
Le bureau des Nations Unies á Phnom Penh (UNDP était l´agence operationnelle comme il est le cas partout dans le monde), pour lequel nous travaillames pour une période relativement courte, était en train de s´installer car le chargé de mission, un fonctionnaire français, connaisseur de l´Afrique, venait d´arriver quelques semaines auparavant. Avec lui, une secretaire de haut niveau, française aussi¨, et une Chargée de l´Administration du Sky Lanka. En arrivant a Phnom Penh, je fus des premiers fonctionnaires civils occidentaux des Nations Unies à y mettre les pieds depuis la fin de la guerre. J´ai éte informé qu´un Géneral suédois était aussi à Phnom Penh, mais je n´eu aucun contact avec lui pendant mon séjour.
Notre témoignage ici se limitera a reproduire ce qui m´a été dit et ce que j´ai pu voir directement pendant ma mission.
Le chauffeur que le bureau des Nations Unies m´avait assigné pour mes déplacements, aussi bien dans la capitale que dans les provinces du pays, était un jeune homme (qu´on appellera K pour des raisons de discrétion) qui parlait un français très acceptable. Il provenait de toute évidence d´une famille aisée (aprés quelques semaines de partager 10 à 12 heures de travail ensemble, il a avoué que son père était médecin avant la prise du pouvoir par les communistes et qu´il avait était fusillé par le Khmer rouge pour cette même raison). Il était, surtout au début de ma mission, quasiment en état “d´extase“ par le fait d´avoir trouvé un travail relativement stable, aux Nations Unies, et avec un étranger qui provenait d´un pays d´Amérique du Sud, appellé Uruguay, dont il connaissait vaguement quelques affaires liées au football. Il m´a questionné discrètemente sur la politique de mon pays. J´ai essayé de lui expliquer que, même si moi je ne l´étais pas, en Uruguay il y avait des citoyens libres qui se disait ”communistes”. Ceci causa un malaise dans notre rapport quotidien qui dura au moins deux ou trois jours.
De toute évidence mon apparition dans sa vie cotidienne, personnelle et familiale, était interpretée, dans une large mesure, comme un symptöme consistant, et quasi invraisemblable, de la véritable fin de l´horreur vécue pendant des années. D´aprés son témoignage, son frère fut également fusillé par le Khmer Rouge car une patrouille l´avait trouvé avec deux livres dans son cartable et une paire de lunettes ce qui constituait une preuve irréfutable du caractère impérialiste, corrompu et antipopulaire de l´individu. Il avait été éxécuté, dans la rue, tard un aprés midi, par la patrouille en plein milieu de la capitale sans le moindre jugement. Sa mère et lui (les deux autres enfants étaient encore petits) durent récuperer le corps de son frère le lendemain quand ils s´aperçurent de son absence, pendant la nuit, au domicile familial. Sa mère fut soudoyée pour pouvoir disposer du corps de son fils. Personnellement j´ai eu l´impression, devant le malaise de mon jeune chauffeur pendant son récit, que les exigences des ”revolutionnaires” du khmer rouge avec sa mère ne furent pas seulement de l´argent, mais j´ ai évité toute autre question à ce sujet.
Je pourrais reproduire, ici, une dizaine d´anécdotes plus au moins equivalentes. Fournies par l´administrateur du logement où les Nations Unies m´installèrent, par le propriétaire du “restaurant“ que je fréquentais, par les femmes de chambre ou de ménage qui s´occupérent de mes affaires, par les trois jeunes gens des ONG françaises qui étaient installées depuis au moins quelques mois dans le pays, par un ancien fonctionnaire colonial français, marié à une cambodgienne et miraculeusemente vivant aprés la période pol-potiste, par quelques hommes d´affaires indonésiens qui s´affairaient à être les premiers au moment de la previsible ouverture économique que approchait, par les pilotes russes qui vous enmenèrent dans un vol démentiel jusqu´au Siam Reap, au Nord du pays, etc.
Dans tous les cas, les cambodgiens et les étrangers présents dans le pays depuis un certain temps, voyaient l´invasion vietnamienne et la déroute des Khmers Rouges comme une véritable ”libération”.
De toutes maniéres il faut rappeller que le Vietnam de l´époque n´était qu`un régime staliniste de plus sauf que porteur d´une discipline que la bande de Pol Pot ne fut jamais capable d´imaginer. Il est vrai donc aussi que, dans mes multiples rapports de travail avec l´armée ”cambodgienne” de l´époque, je ne fut jamais très sûr si l´officier qui dialoguait avec moi était cambodgien ou vietnamien. Incapable de comprendre les différences culturelles relativemente subtiles pour un regard occidental, et s´agissant dans les deux cas de francophones utilisant un français aproximatif, nous étions bien conscients que les militaires vietnamients étaient présents partout car, et de fait, la guerre n´était pas complétement finie. Au nord du Siam Reap, vers la frontiére avec la Thailande, on écoutait réguliérement les échanges d´artillerie lourde entre les Khmers Rouges que se refusaient à deposer les armes et de, l´autre coté, l´armée vietnamo-cambodgienne et les soldats thais qui défendaient leur frontiére des khmers rouges en déroute.
Mais mëme en admettant que la présence vietamienne fut un empèchement important pour que les cambodgiens s´exprimèrent libremente, de toute évidence, l´unanimité des témoignages, le spectacle de la destruction matérielle systemátique du pays et les temoignages et documents postérieurement connus au monde entier sont irréfutables. L´arrivée des vietnamiens fut le début de la libération du Cambodge. Toutes les comprehensibles argumentations nationalistes contre cette présence étrangère furent rapidement laissées de côté. Nuon Chea ment délibéremente et il devra, lui et les quelques complices soumis à la justice internationale, être condamnés à la prison à vie.
Quelques links pourront ilustrer nos lecteurs des raisons de nos certitudes: