viernes, 20 de noviembre de 2015

Assez de “prières discrètes” pour exprimer “indignation“, “inquiétudes” ou “messages de paix” !!!


POUR QUAND UNE GRANDE MANIFESTATION PUBLIQUE CONTRE LES ATTENTATS,  
ORGANICEE PAR CET “ISLAM PACIFIQUE” QUE TOUT LE MONDE MENTIONNE  ?

¿PARA CUANDO UNA GRAN MANIFESTACION PÚBLICA CONTRA LOS ATENTADOS, DE ESE “ISLAM PACIFICO” QUE TODO EL MUNDO MENCIONA?

WHEN A VERY LARGE PUBLIC DEMOSTRATION AGAINST THE ATTACKS, ORGANIZED BY THIS “PACIFIC ISLAM” THAT EVERYBODY MENTIONS ?



Une semaine après les attentats du 13 novembre, la prière du vendredi a été l’occasion pour les imams et les représentants de la communauté musulmane d’exprimer leur indignation, mais aussi leurs inquiétudes.

  • A la mosquée de la rue de Tanger, à Paris, un message sur « l’islam de paix »
Nouzha a failli ne pas venir prier vendredi 20 novembre à la mosquée Addawa, dans le 19arrondissement parisien. La peur ne quitte plus cette femme de 56 ans dont le fils assiste à tous les matchs du Paris-Saint-Germain, au parc des Princes. Dans un autre stade, à l’autre bout de Paris, deux terroristes ont fait exploser leur ceinture, vendredi dernier.

Depuis, elle n’a toujours pas vraiment compris comment ça a pu arriver « si près ». Retranchée chez elle à regarder les chaînes d’information « jusqu’à une heure du matin toutes les nuits », elle s’est fait violence pour venir « prier Allah de ramener la paix dans ce pays ». Et surtout pour parler avec ses amies de « cet EI qui mange le cerveau des petits ». Pourtant, insiste-t-elle, « Dieu n’a jamais dit “mets des bombes et tue des gens” ».

La prière va commencer, un homme court vers la tente qui fait office de mosquée. « Aucune idée de ce que l’imam va prêcher », lance-t-il avant d’entrer. Saïd, lui, « espère que l’imam dira quelque chose » sur les attentats, dans son premier prêche depuis le 13 novembre. À 50 ans, il raconte qu’il a quitté l’Algérie en 1988, justement parce que « ça commençait à être tendu là-bas ».

La voix de l’imam s’élève dans la rue de Tanger, se mêlant aux cris des enfants de l’école élémentaire voisine. « C’était un prêche émouvant, relate Youssef, 23 ans, à la fin de la prière. Il nous a dit de condamner ces actes qu’ils affirment commettre en notre nom alors que ce n’est pas le cas. De soutenir ceux qui ont perdu des proches. » Un message sur « l’islam de paix » dira Aïcha. Mustapha voudrait quant à lui que l’on écrive noir sur blanc que tout cela n’a rien à voir avec les musulmans : « On est touchés nous aussi. » Un discours que le président de l’association de la mosquée comprend, mais conteste. « Là on est dans l’émotion, c’est normal. Mais j’ai peur du déni de réalité », confie Ahmed Ouali. Certes, « ces jeunes » qui partent en Syrie sont fragiles mais « il va tout de même falloir se questionner sur nos responsabilités », insiste-t-il.

Condamner les attentats, évidemment. « Mais c’est enfoncer une porte ouverte », selon lui. Il est même gêné de dénombrer les musulmans parmi les victimes. « Cela donnerait l’impression que j’ai besoin de justifier cette condamnation. » Pour lui, les attentats de vendredi ne tombent pas du ciel. « Ils ne sont que la conséquence d’un processus qu’il va falloir s’atteler à déconstruire, pour avancer. »
  • A la grande mosquée de Lyon, « l’heure est à l’autocritique et à l’introspection »





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A la grande mosquée de Lyon, le 15 novembre.
A la grande mosquée de Lyon (Rhône), où la peur a fait se déplacer moins de fidèles que d’habitude, le recteur, Kamel Kabtane, a voulu demander à un « français converti » de lire publiquement le texte élaboré cette semaine par des responsables de la communauté musulmane. Il s’inspire d’un passage du Coran selon lequel « qui tue un être humain a tué toute l’humanité », mais va au-delà de la condamnation de la violence qui avait été entendue après les attentats de janvier.
« Pour nous, imams, éducateurs et recteurs des mosquées, l’heure est à l’autocritique et à l’introspection. Nous devons faire notre propre examen de conscience pour répondre à ces questions essentielles : pourquoi en est-on arrivé là ? Comment expliquer que des jeunes se réclamant de l’islam accomplissent des actes aussi barbares ? » s’interroge ainsi le texte.
Dans la salle de prière, les visages sont graves et le contraste palpable avec l’ambiance perçue après les attentats de janvier. Certains musulmans craignaient alors de légitimer les caricatures du prophète en dénonçant les attentats contre Charlie Hebdo. Aujourd’hui, aucun débat n’est permis.

« Nous avons une pensée profonde pour les victimes de ces attentats odieux, nous avons une responsabilité lourde maintenant, pour expliquer pourquoi notre religion n’est pas celle de ces terroristes », lance l’imam dans un long prêche, alterné en français et en arabe, au cours duquel il lit et décode des extraits du Coran. « Lorsque la cervelle est vide, le cœur est noir, lance-t-il à propos des terroristes. Ils sont pires que des animaux sauvages. »

A la sortie, dans l’atrium, la parole circule. On y évoque la « souffrance ressentie », la « compassion » pour les victimes et leurs familles, le « fardeau » pour la communauté musulmane.
Le ton fataliste, un homme de 75 ans écourte la conversation : « Dans un mois, on ne parlera plus de ça, il faut laisser passer. » Plus disert, Ahmed, 35 ans, estime avoir une part de responsabilité. « Ça fait plusieurs années que des gens mal intentionnés s’approprient notre religion, on est un peu fautifs, on n’a pas assez occupé le terrain », explique ce musulman pratiquant qui ne se sentait « pas trop “Charlie” » : « J’étais peiné par ces caricatures, on a eu des mois de débats un peu stériles. C’est terrible à dire, avec ces nouveaux attentats, on s’est vraiment sentis français. »
  • À la mosquée de la Fraternité d’Aubervilliers, la sérénité après les perquisitions





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Dans la mosquée de la Fraternité à Aubervilliers, le 20 novembre.
À la mosquée de la Fraternité d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les fidèles sont installés jusque sur le trottoir du boulevard Félix-Faure pour écouter le prêche de l’imam. En arrivant dans la salle de prière qui leur est réservée, des femmes échangent quelques mots. « Depuis vendredi, j’ai une boule là », raconte l’une d’elles en désignant son estomac. « C’est le monde qui est devenu fou », lui répond une autre. « Tous ces gens-là, c’est des délinquants. Ils nous ont salis, les salauds », commente Hadja, 65 ans.

La mosquée d’Aubervilliers a la particularité d’avoir fait l’objet d’une perquisition dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 novembre, dans le cadre de l’état d’urgence. A ce jour, deux autres mosquées ont également été concernées, celles de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Brest (Finistère). A Aubervilliers, la police a usé de méthodes particulièrement musclées. Des meubles, des faux plafonds, des portes ont été dégradés. Mais les fidèles tiennent à montrer leur sérénité : « La mosquée, elle est honnête, elle est sereine. Nos imams, ils disent jamais un mot mal placé », assure Hadja. « La police a raison : qu’ils cherchent, on n’est pas contre », ajoute une dame. « Nous, ça nous rassure, surenchérit une bénévole, Aïcha Hmichane. Le seul reproche que l’on peut leur faire, ce sont les dégâts. »

En prenant la parole avant le début de la prière, le porte-parole de l’association qui gère la mosquée, Mehdi Felix, abonde : « Il n’y a aucun souci, nous avons été blanchis. Nous sommes sereins. » La préfecture a annoncé jeudi 19 novembre que les dégâts seraient réparés et que rien n’avait été trouvé sur place. M. Felix tient surtout à revenir sur les attaques meurtrières. « Ça nous a blessés dans nos cœurs », dit-il à l’assemblée avant de la mettre en garde : « Parce que nous sommes musulmans, nous devons nous justifier. Faites attention à cela. Est-ce que les chrétiens se justifient pour les actes du Klu Klux Klan ? Est-ce que tous les prêtres se justifient vis-à-vis de ceux qui commettent des actes pédophiles ? » Plus tard, l’imam prendra lui aussi la parole pour adresser « une pensée profonde pour tous les morts » et rassurer « les musulmans qui ont peur pour leur famille, leurs pratiques ».
À la sortie de la prière, Mohamed, 37 ans, a l’impression « qu’on n’est plus considérés comme Français quand il y a des événements tragiques. » Evidemment qu’il condamne les attentats. Mais pas parce qu’il est musulman. Parce qu’il est « humain ».


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