martes, 5 de abril de 2016

Petrobras au "PANAMA-LEAKS"




PANAMÁ LEAKS

Brésil : Petrobras au cœur de la corruption

LE MONDE |
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Le siège de Petrobras à Rio de Janeiro, au Brésil.

L’enquête « Lava Jato » (« lavage express ») autour du scandale de corruption tentaculaire de Petrobras, impliquant l’entreprise pétrolière publique et des dirigeants politiques, a provoqué un tremblement de terre au Brésil. Dès janvier, le cabinet panaméen Mossack Fonseca a été soupçonné de blanchiment d’argent dans cette affaire, et des responsables de sa filiale brésilienne arrêtés. Les « Panama papers » mettent aujourd’hui en lumière le rôle-clé de cette firme liée à 106 sociétés offshore et à 57 personnes déjà mises en cause dans « Lava Jato ». Dont le président de la chambre des députés brésilienne, Eduardo Cunha.

 

Un banquier suisse gère les comptes au Panama de l’une des sociétés de M. Cunha, Penbur Holdings, même si son nom n’apparaît pas – il nie d’ailleurs posséder la moindre société à l’étranger. C’est que Penbur, créée en septembre 2001 est officiellement dirigée par deux Panaméens, Jose Melendez et Yenny Martinez. Des hommes de paille : le nom de Yenny Martinez apparaît d’ailleurs dans 59 694 documents de Mossack Fonseca. Mais les comptes de Penbur Holdings collent parfaitement aux aveux à la police d’un entrepreneur, Ricardo Pernambuco, qui assure qu’Eduardo Cunha utilisait la structure pour recevoir des pots-de-vin de l’étranger et qu’il a reçu des commissions lors du chantier de rénovation urbaine « Porto Maravilha », à Rio de Janeiro.

Le nom d’Eduardo Cunha est aussi évoqué dans une transaction au Bénin. En février 2011, un entrepreneur portugais, Idalécio de Oliveira, ouvre une société aux îles Vierges britanniques, Lusitania Petroleum Holding Limited. Quelques mois plus tard, Petrobras achète des champs de pétrole au Bénin à une filiale de Lusitania. On n’y a jamais trouvé de pétrole. Les enquêteurs suspectent qu’il s’agissait de verser des pots-de-vin au président.

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Petrobras, au cœur d’un système de corruption

Petrobras est au cœur du système de corruption. Son ancien directeur, Nestor Cervero, a confié avoir reçu l’ordre entre 2009 et 2010 du sénateur Edison Lobão, du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), de « ne pas perturber » un investissement de Petros, le fonds de pension de Petrobras géré par la banque BVA. Il a expliqué que João Augusto Rezende Henriques, lié au PMDB, était « un ami » du sénateur Lobão. L’investissement s’est révélé désastreux : la banque BVA a fait faillite et Petros a tout perdu. João Augusto Rezende Henriques a créé en 2011 chez Mossack Fonseca une société offshore avec l’ancien propriétaire de la banque BVA, José Augusto Ferreira dos Santos.

Petrobras est encore soupçonnée d’avoir alimenté le compte suisse de Headliner, une société créée aux îles Vierges britanniques et chargée de répartir des pots-de-vin. Les enquêteurs estiment que le brasseur de bière Walter Faria, 15e fortune du pays, est derrière le montage. Son nom n’apparaît certes pas dans Headliner, mais dans une autre société, Stetson Equities, connue des services de police pour de la fraude fiscale. Walter Faria est l’un des principaux donateurs du Parti des travailleurs (PT, gauche). Sa société a versé 17 millions de reais (4 millions d’euros) en 2014 pour la campagne de la présidente Dilma Rousseff.
 http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/04/bresil-petrobras-au-c-ur-de-la-corruption_4895173_4890278.html#Ixvh79dwmPrlkFPS.99