Le Monde.fr avec AFP |
Plus de dix morts dans les manifestations de soutien à Kobané en Turquie
Les affrontements qui ont suivi les manifestations prokurdes ont fait au moins douze morts, mardi 7 octobre, dans le sud-est de la Turquie. Un précédent bilan faisait état de neuf victimes. Plusieurs milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour dénoncer le refus du gouvernement d'Ankara d'intervenir militairement pour empêcher la chute de la ville syrienne kurde de Kobané, que les combattants de l'Etat islamique (EI) menacent de prendre.
En parallèle, plusieurs centaines de Kurdes ont également manifesté, mardi, dans plusieurs villes d'Europe, tandis que l'ONU a pressé la communauté internationale d'« agir » pour défendre Kobané.GAZ LACRYMOGÈNES À ISTANBUL
En Turquie, les heurts consécutifs aux défilés, qui ont principalement opposé des militants kurdes et des adversaires politiques, ont fait de très importants dégâts matériels dans de nombreuses villes du pays.
Ainsi à Diyarbakir, la « capitale » kurde du pays, les cinq victimes recensées ont été tuées par armes à feu lors d'une série d'attaques qui ont mis aux prises des militants kurdes à des membres de mouvements islamistes. A Mus, un homme de 25 ans a ainsi été tué en recevant en pleine tête une cartouche de grenade lacrymogène tirée par la police. Trois autres personnes sont mortes à Mardin, deux à Siirt et une à Batman, toutes situées dans le sud-est du pays.
D'autres incidents se sont produits dans les plus grandes villes du pays, notamment à Istanbul et Ankara, où la police est intervenue avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des manifestants prokurdes. Dans plusieurs districts d'Istanbul, notamment Gazi et Kadiköy, de violentes échauffourées ont opposé à partir du début de l'après-midi les forces de l'ordre aux manifestants prokurdes.
Le principal parti kurde de Turquie, le Parti démocratique populaire (HDP), avait appelé lundi soir tous les Kurdes du pays à descendre dans la rue dénonçant le fait que, malgré le feu vert formel du Parlement à une opération militaire en Syrie et en Irak contre l'EI, le pouvoir islamo-conservateur turc se refuse à intervenir.
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