Les 7 principes fondamentaux des libéraux
Par Le Minarchiste,
Montréal, Québec.
J’ai déjà publié un article sur
les mythes les plus répandus concernant les libéraux. Ces idées reçues
démontraient à quel point cette philosophie est méconnue et mal comprise
de la population.
Le présent billet poursuit sur ce thème, inspiré d’un récent billet de
Vladimir Vodarevski, en énonçant les plus importants principes du
libéralisme. Ma version est différente de celle de Vladimir, mais
l’essence est fondamentalement la même. Plusieurs personnes seront bien
surprises en les découvrant…
1.- Selon moi, le plus important principe libéral est la coopération. Avec un État minimal,
les humains doivent apprendre à être à l’écoute des besoins des autres
et à interagir pacifiquement avec les autres sans qu’un gouvernement ne
vienne interférer avec ces échanges. La société libérale est basée sur
la coopération volontaire, plutôt que sur la force coercitive. Pour
prospérer, les humains doivent coopérer de la manière la plus dynamique
et la plus fluide possible, et la société libérale permet de maximiser
cette coopération et donc de créer le plus de richesse. À cet égard, les
deux principes suivants sont primordiaux.
2.- La régulation définit le cadre de cette coopération (et non
la règlementation). Ces règles découlent du droit naturel des humains
ainsi que d’ententes de gré-à-gré librement consenties. La coercition
étatique n’est nécessaire que pour faire appliquer ces ententes et
protéger les droits de propriété privés. La régulation n’est pas
oppressive et autocratique, elle est pragmatique, limpide et librement
consentie. Notez qu’il n’est pas question ici d’auto-régulation. Par
ailleurs, la rançon de la liberté est la responsabilité, qui ne doit pas
être limitée par l’État (pensez BP ou MMA).
3.- L’égalité est aussi chère aux libéraux, non pas l’égalité dans les capacités ou les résultats, mais bien l’égalité devant l’État.
Les règles s’appliquent à tous de la même manière. Personne n’est en
mesure d’obtenir des privilèges octroyés de manière opportuniste. À
partir du moment où le gouvernement interfère dans un échange, il
engendre nécessairement un privilégié et un lésé – une inégalité.
L’interventionnisme étatique est donc la source des inégalités,
auxquelles on ne peut échapper car elles sont imposées par la force.
4.- Dans une société au sein de laquelle le gouvernement n’influence pas le tissu social et la culture nationale, le respect d’autrui et la tolérance des
différences reprennent de l’importance. Combien de fois dans l’histoire
l’État a-t-il été utilisé pour annihiler des cultures différentes, des
opinions discordantes, des religions marginales, voire des nations
entières ? Trop souvent… L’État est aussi utilisé pour atténuer la
diversité et homogénéiser la population derrière une identité nationale
dominante. Ces choses n’ont pas leur place dans un monde libéral, où le
respect de l’autre est nécessaire à l’obtention de sa coopération.
5.- Le libéral compte sur l’ordre spontané comme
mode d’organisation sociétal, par opposition à la planification
centrale. Le maximum de pouvoir doit être transféré de la tour d’ivoire
du gouvernement central dans les mains du citoyen, qui est libre de ses
choix, de ses opinions, de ses besoins, de ses objectifs et de ses
désirs. La combinaison des décisions de tous les citoyens forme un cadre
flexible, adaptable et interactif, qui définit de la manière la moins
oppressive possible – mais non pas la plus optimale – le cadre dans
lequel ils interagissent socialement. Tout ce qui est planifié
centralement ne tourne pas rond dans la société actuelle, simplement
parce que les planificateurs sont incapables de reproduire cet ordre
spontané par un quelconque modèle de décision.
6.- Pour le libéral, toute moralité est basée sur le principe de non-agression.
Il reconnaît que chaque individu est propriétaire de son propre corps
et possède un droit naturel à ce que personne ne puisse utiliser la
violence contre lui. C’est ce principe qui détermine comment les
libéraux vivent ensemble pacifiquement dans l’harmonie. La propriété de
soi-même est la base de la liberté. Dans la société actuelle, le
gouvernement est utilisé comme outil d’agression et d’oppression. Le but
de ces agressions est d’améliorer la société, de la rendre plus
« juste », mais le résultat est la destruction du tissu social. La
coopération volontaire est remplacée par une panoplie de conflits entre
intérêts divergents et la victoire appartient à ceux qui manipulent les
politiciens.
7.- Finalement, le libéral est humaniste, au sens qu’il accepte
la nature humaine comme elle est. Il ne cherche pas à la déconstruire
et à la modeler selon un idéal arbitraire. Le nouveau-né n’est pas une
« table rase » que l’on peut forger à son goût pour qu’il devienne un
citoyen modèle. L’égoïsme, l’envie et l’ethnocentrisme sont des pulsions
naturelles et innées. Le libéral met ces pulsions au service de la
société et limite leurs effets néfastes par la régulation.
Conclusion : les libéraux sont-ils des extrémistes ?
Les libéraux, en général, ne sont pas pas
plus extrémistes que les gauchistes ou les droitistes. Il existe des
extrémistes de tout acabit, les libéraux ne sont pas systématiquement
extrémistes.
Ceci dit, il y a une différence importante entre les libéraux et les
étatistes de gauche ou de droite. Les étatistes cherchent intensément à
imposer leur idéologie politique au reste de la population. En fait, ils
ont besoin de le faire pour que leur système sociétal fonctionne. En
revanche, les libéraux ne cherchent pas à imposer leur philosophie à qui
que ce soit, du moment que l’on n’empiète par sur leurs libertés
individuelles.
Ainsi,
un groupe communiste, dont les membres l’ont joint librement et
volontairement, pourrait très bien évoluer au sein d’une société
libérale. La situation contraire – une société libérale au sein d’un pays communiste – est impossible.
S’il y a une chose pour laquelle les libéraux sont extrémistes, c’est pour la liberté individuelle.
À cet égard, ils font preuve d’une cohérence pratiquement infaillible.
Ils ne sont pas des rebelles contre toute autorité, mais bien contre
l’autoritarisme arbitraire, qu’il soit pratiqué par un fonctionnaire, un
législateur, un roi ou un pape.
Les libéraux ne vénèrent pas le dieu de la démocratie.
Le fait qu’une chose ait été décidée démocratiquement ne signifie pas
qu’elle soit juste et légitime. Par ailleurs, les libéraux rejettent l’utilitarisme sous sa forme interventionniste,
c’est-à-dire que le fait qu’une chose semble bénéficier à la
collectivité tout en ne nuisant qu’à une minorité ne justifie pas que
cette chose soit imposée à tous.
Alors, les libéraux sont-ils des extrémistes réactionnaires ?
Non ! Au contraire. Je conclurai en indiquant que les problèmes de l’humanité à ce jour
n’ont jamais résulté de trop grandes libertés individuelles, mais bien
de l’étatisme sous toutes ses formes.