domingo, 22 de diciembre de 2013

IRÁN : Entre Pasado y Futuro, entre Atavismos arcaicos y Globalización





Un ministre iranien reconnaît l’impuissance du régime à lutter contre les chaînes TV par satellite.

 Du Blog ˝Nouvelles d´ Iran˝



Le ministre de la culture et de l'orientation islamique, Ali Janati

Le ministre de la culture et de l'orientation islamique, Ali Janati

Dans les années 1980, la possession de magnétoscope en Iran était interdite et passible d'une amende. Cette interdiction s'est assouplie au cours des années et a finalement disparu complètement. A la fin des années 1990, un nouveau phénomène s'est répandu notamment chez les classes aisées et moyennes. Il s'agissait des chaînes satellitaires, accessibles par une simple parabole, dissimulable sur le toit d'immeuble ou dans une chambre de la maison.

Là encore, des lois visant à dissuader la population de détenir une parabole ont été adoptées. La police, chargée de veiller aux bonnes mœurs de la société, organisait régulièrement des descentes dans les maisons et confisquait les équipements dits "illégaux". Mais les Iraniens, loin de renoncer à leurs séries américaines préférées ou à leurs émissions politiques diffusées depuis l'étranger par des chaînes en langue persane, se procuraient rapidement d'une nouvelle parabole.

Bien que ce jeu du chat et de la souris perdure depuis des années, l'Etat iranien semble incapable de mener à bien sa bataille contre ce qu'il appelle "l'invasion culturelle". Fait inédit : le ministre de la culture et de l'orientation islamique, Ali Janati, a enfin dit ce que tout le monde sait mais ne dit pas. Mardi, 17 décembre, il a confié dans un entretien à l'agence officielle Isna que "71% des habitants de Téhéran" regardaient "des chaînes de télévision par satellite".

"Les restrictions imposées afin d'empêcher les citoyens d'utiliser les technologies de communication et les nouveaux médias n'ont pas donné de résultats que cherchait le régime", a également fait valoir le ministre de la culture.

Quelques mois plus tôt, Ali Janatai avait déjà parlé d'inefficacité des mesures entreprises contre les chaînes satellitaires, dont l'utilisation des brouilleurs d'ondes et les rafles de la police. "Nous devons chercher une solution et produire des contenus intéressants pour que les gens arrêtent de regarder les télévisions étrangères ou de se servir des médias étrangers", avait-il proposé.

Ali Janati est l'un des rares ministres du gouvernement du président modéré Hassan Rohani à avoir un compte sur Facebook, alors que ce réseau social est bloqué en Iran. Ce responsable iranien a, à de multiples reprises, demandé que les sites et les réseaux sociaux deviennent accessibles aux Iraniens. Il a également plaidé pour davantage de tolérance de la part des "censeurs" – ces employés du ministère de la culture qui lisent tous les livres avant publication pour s'assurer de leur conformité à l'islam et aux règles en République islamique.

Ces positions plus libérales de la part de ce ministre ont d'ores et déjà suscité de vives réactions négatives de la part des conservateurs, qui le menacent même de convocation au Parlement ou d'un vote de défiance.