Vladimir Poutine réduit son salaire de 10%, un an après l'avoir presque fait tripler
Le HuffPost avec AFP
INTERNATIONAL - Le président russe Vladimir Poutine a annoncé
vendredi 6 mars qu'il réduisait son salaire, ainsi que ceux de
plusieurs hauts responsables russes, alors que l'économie de la Russie est en pleine crise
.
En
signant un décret, le président russe a établi que du 1er mars au 31
décembre 2015, sa rémunération comme celle du premier ministre Dmitri
Medvedev, du procureur général Iouri Tchaïka et du président du Comité
d'enquête Alexandre Bastrikine, subiront une baisse de 10%.
Cette
réduction s'appliquera également aux salaires des personnes employées à
l'administration présidentielle et au cabinet du gouvernement, d'après
un deuxième décret signé dans la foulée.
Mesure symbolique
Un geste qui intervient moins d'un an après une décision du Kremlin de... faire quasiment tripler le salaire de Poutine.
À l'époque, le président russe était moins payé que ses ministres et il
avait été estimé que cette augmentation était nécessaire pour
"rattraper" ce retard.
Ce dernier, qui revendique un train de vie austère, va donc céder 10% de son salaire aujourd'hui estimé à 16.000 euros. Une mesure plus symbolique qu'efficace sur la grave crise économique qui frappe le pays.
Moscou,
écrasée par le poids des sanctions occidentales liées au conflit
ukrainien et la chute des prix du pétrole, a vu sa monnaie perdre
presque la moitié de sa valeur l'an dernier.
La population durement touchée par la crise
Les
principales chaînes de supermarchés et de pharmacies en Russie, sous la
pression du gouvernement, ont décidé fin février de geler les prix de
produits de première nécessité, qui ont flambé à cause de cette crise,
touchant durement les populations les plus fragiles.
Entre la
chute du rouble et l'embargo décrété sur les importations de l'UE et des
Etats-Unis, les prix des légumes, de la viande ou des médicaments ont
connu des augmentations spectaculaires.
Ces hausses devraient
forcément affecter le pouvoir d'achat. Le gouvernement prévoit une chute
de plus de 9% des revenus et une baisse de 8% des ventes de détails.
Ces dernières ont subi en janvier une chute de 4,4% sur un an, leur
premier recul depuis la crise de 2009.
Le gouvernement prévoit une
contraction de 3% du produit intérieur brut cette année mais de
nombreux économistes sont encore plus pessimistes.